Escale du Belem à Dieppe

Appareillage du Belem, Quai du Québec, le 27 avril 2018, par Olivier DARNAY
De bon matin ce vendredi, Sylvie et moi arrivons par la départementale sur les hauteurs Dieppe. À notre dernier passage par l’arrière port, nous avions pu observer le stockage à quai d’énormes piliers et de pales d’éoliennes d’envergures exceptionnelles. C’était vraiment impressionnant ! Pour l’heure, d’instinct, et n’étant pas venu depuis plusieurs mois, s’avère en moi l’envie d’y repasser pour en observer son activité ainsi que ses derniers changements. De par-dessus les hangars, l’on aperçoit ce qui semble être un magnifique trois-mâts… Nous longeons le Quai du Québec et nous garons rapidement tout juste en son milieu, à proximité d’un autocar. Par chance, une barrière ouverte nous permet l’accès à la zone d’accostage. Nous partons immédiatement à la découverte de ce grand voilier qui n’est autre que « LE BELEM », dernier magnifique trois-mâts barque français. À bord, « les joyeux embarqués » portent tous sur la tête un bonnet « Lannion » en laine blanche et rayures bleu marine. Tout cela ressemble à une douce sortie en mer, sortie découverte organisée à priori pour une entreprise, en toute discrétion et sans réelle publicité. Ils en ont de la chance ces marins d’un jour ! Déjà, l’on retire la passerelle et deux aides de la capitainerie larguent promptement gardes et aussières, récupérées adroitement par l’équipage. Le navire s’écarte lentement du quai et l’officier de port lance des ordres radio par talkie-walkie, demandant l’ouverture des ponts. Je m’approche du Capitaine du Port et les yeux brillants, je lui lance un : « quand j’étais jeune, on entrait et sortait du port à la voile ! ». L’officier, prenant mes dires à la lettre : « Mais, c’est rigoureusement interdit ! ». Moi : « oui, mais à l’époque, on avait des bateaux plus petits ! ». L’officier, bouche bée : « … ». J’avoue aujourd’hui que je ne suis plus le (solide) gaillard d’avant, prêt à toute nouvelle épopée marine, et que je me sens bien sur la terre ferme, entouré de tous les miens. Assurément, de merveilleux souvenirs de navigation resteront ancrés dans ma mémoire. Sylvie et moi, regardons LE BELEM, très élégant, s’éloigner dans le chenal.

Filmé avec deux smartphones
Réalisation : Sylvie et Olivier DARNAY
Illustration musicale : « What shall we do with a drunken sailor »
Chorales Voix & Chemins au château de Martainville – juillet 2013, sous la direction de Philippe CHANDOR.